Saint Pierre iconographie et détails de la restauration

Fiche d'identité de l'oeuvre

⇒ Descriptif : huile sur toile

⇒ Sujet : SAINT PIERRE 

⇒ Signature : écu ou blason double comportant un lion

⇒ Dimensions : hors cadre 110 X 134 cm

⇒ Propriétaire : commune de Fontaines Saint Martin (Rhône)

Datation

Quelques éléments permettent de conclure que ce tableau a été réalisé fin XVIIème -  début XVIIIème : 

► Châssis fixe avec assemblage des angles rudimentaire (clous en fer forgé). Pas de chanfrein.
Ce châssis n’est pas d’origine mais correspond à l’époque du tableau.
En effet, il ne comporte pas de traverse centrale horizontale alors que les marques de sa présence sont visibles sur la toile.
On ne trouve pas d’emplacement de cette traverse sur ce châssis. Présence de quelques semences XVIIème en fer forgé.

► Toile de chanvre très épaisse (cannabis sativa) avec une trame alternée tissée mécaniquement. 

► Préparation épaisse artisanale, de couleur rouge argileuse en mélange à de la colle de peau (bol d’Arménie).

► Technique de peinture XVIIème avec des fonds sombres rehaussés de couches de couleurs en superposition. Clair obscur et traces de nombreux glacis.

Précédentes restaurations XIXème et XXème

Le mastic remplaçant la préparation est largement débordant des lacunes de la couche picturale. Les allègements abusifs laissent apparaître par endroits la préparation rouge, notamment dans le ciel. A cet endroit, les glacis ont complètement disparu. Deux qualités de mastics sont détectables sur les parties accidentées ayant déjà subi une restauration :

► Un mastic à la colle de peau datant du XIXème. 
► Un mastic sur tout le bas de la toile à base de résine synthétique complètement réversible datant du XXème.

Quatre pièces de lin datant du XIXème étaient présentes à l’arrière. 
Présence de papier Kraft non préencollé pour les bandes de bordage datant du XXème.
Les repeints : La petite montagne de droite en arrière-plan était imposante, de forme rectangulaire, peinte dans un bleu indigène au tableau. Le bas de la toile ayant été en grande partie détruit, est couvert d’un mastic sur toute la longueur avec 3 cm de hauteur ; les repeints faits à la hâte laissaient entrevoir chaque coup de pinceau. A la droite de St Pierre, une large bande noire masquait les ornements floraux. La robe de Saint Pierre était, à l’endroit de la déchirure, couverte d’une épaisse «cicatrice» de mastic et les repeints grossiers n’étaient pas dans la tonalité.

Histoire et iconographie

Les Ecus fin XVIIème
Le premier : «De gueules aux chevrons d’or au chef d’azur chargé de trois étoiles d’or»
Le deuxième : «De gueule au Lyon d’or à la bande de gueules chargée de trois ovales d’argent ornant le tout »

Ces deux écus de forme ovale s’opposent aux écus en pointe symbolisant la virilité. Ils appartiennent à des femmes ou à des moines. Dans les deux cas, on peut penser que ce tableau peut provenir de l’abbaye du XVIIè place des Terreaux à Lyon et aurait été offert soit par les dames de la chapelle Saint Pierre soit par les moines de l’abbaye à la paroisse de Fontaines Saint Martin (Rhône). 
On peut noter que de grands prélats, tous archevêques de Lyon, sont venus à l’église de Fontaines Saint Martin du XVème au XVIIème.

Note : d’abord réservées aux chevaliers et à la noblesse, les armoiries se démocratisaient dès le XIIIème siècle et se portaient à la fois par le clergé régulier et séculier, les bourgeois, les artisans ou encore les paysans.

Saint Pierre

Pierre occupe une place de premier plan dans l’histoire de l’église.
Il voyage dans de nombreux pays pour apporter le christianisme aux juifs et aux gentils (païens).
Il est présent dans certaines scènes dramatiques des Evangiles dont la transfiguration et la trahison.
Le Christ dit à Pierre : «Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église» promettant à Pierre les clefs du paradis.
Selon la tradition, Pierre alla à Rome où il forma la première communauté chrétienne.
Quand Pierre s’enfuit de Rome, le Christ lui apparut, portant sa croix.
Pierre lui demanda : «Domine, quo vadis ?» (Seigneur, où vas-tu ?) et le Christ répondit : «à Rome, pour être crucifié à nouveau».
Pierre retourna à Rome où il fut arrêté et emprisonné, puis crucifié la tête en bas selon sa requête pour le différencier du Christ en l’an 64.
Il fût enterré dans les catacombes sous le site actuel du dôme de la basilique Saint Pierre.

Représentation

Selon la typologie habituelle de l’apôtre, il est vêtu de la tunique et du pallium, parfois en habits pontificaux.
Sa physionomie est fixée dès le Vème siècle sur la base de la description d’Eusèbe de Césarée (III – IVème siècle) : cheveux courts et bouclés, barbe courte et frisée, traits marqués.
Parmi ses attributs : les clefs, le livre et le coq, parfois la barque.

Composition iconographique du tableau

Sur ce tableau, la lumière divine se dirigeant sur Pierre symbolise la présence du Christ et la mission confiée à Saint Pierre. 
Les clefs sont présentes à ses pieds et la ville en arrière plan peut figurer la fondation de la Rome chrétienne. 
Les oiseaux symbolisent le Christ. 
Le lierre à la droite de Saint Pierre symbolise l’amour éternel et la fidélité. 
Le palmier figurant dans la ville est là pour représenter la gloire et l’immortalité. 
La place de Saint Pierre au pied d’un arbre est la manifestation de la présence divine. L’arbre est un objet de vénération parce qu’il est une image de la communication entre le ciel, la terre et l’enfer. 
De même, l’eau a un sens de purification symbolique.